L'est du Sénégal est une région enclavée et éloignée des rares centres urbains où l'on peut trouver des organismes bancaires. C'est une région où il existe une réelle capacité d'épargne, en particulier de la diaspora mais aucun moyen de la canaliser pour l'économie locale. Ainsi aucun moyen n'existait localement pour appuyer les initiatives des jeunes qui n'avaient d'autre alternative que le départ en migration. Les femmes, souvent au sein de groupements et d'association cherchaient également des moyens pour développer commerce, maraîchage ou petits élevages. En même temps des associations paysannes montaient des projets pour améliorer les conditions de vie et de production mais elles se heurtaient toujours au problème du financement.

Les associations paysannes ont mis en place un système local d'épargne et de crédit s'appuyant sur des cadres locaux afin, à terme, de devenir autonomes. Il a fallu commencer par l'alphabétision des futurs responsables puis construire pas à pas le dispositif en s'appuyant sur l'expérience et l'analyse des besoins. La démarche a été longue, s'appuyant sur les forces locales. Les moyens financiers extérieur seulement pour les formations et les investissements (construction des caisses). Le crédit devait provenir de l'épargne. Les premières caisses ont vu le jour après 2 années de formation, ne pratiquant que l'épargne puis le crédit. Dès le début le souci a été d'arriver à un dispositif pouvant devenir financièrement autonome et pérenne.

A la fin de l'appui des Jardins de Cocagne l'objectif est que soit mis en place un système financier géré localement et devant permettre de mobiliser l'épargne pour appuyer le développement économique en particulier pour améliorer la condition des femmes et permettre aux jeunes une alternative à la migration. A terme, un dispositif complet et autonome devait être fonctionnel et autonome.

site web association
Les Jardins de Cocagne, Solidarité Nord et Sud
Madame STUDER Brigitte
Présidente
Rue Abraham-Gevray 7
1201 GENEVE

Courriel : SoliSud (at) cocagne.ch

Lien vers la fiche FGC de l'Association

A.L'alphabétisation des sociétaires pour qu'ils assument leur rôle et les fonctions de responsabilité au sein du dispositif; B.La mise en place des caisses dans leur fonction de mobilisation de l'épargne sous forme de crédits; C.La construction du dispositif avec une caisse centrale et des guichets locaux, des fonctions de contrôle et des moyens pour le crédit; D.La mise en place d'outils financiers adaptés à la situation, en particulier à destination des jeunes, des femmes et des migrants; E.Des partenariats avec les structures bancaires et de développement intervenant dans la région.

Depuis 2001 les associations paysannes de la zone ont créé un réseau de 16 caisses d'épargne et de crédit. Ces caisses regroupent 2500 sociétaires dont une majorité de femmes. 1,8 Mo CHF ont été épargnés, 3.2 Mo ont été prêtés avec des taux de remboursement à terme de 95%. Des partenariats ont été établis avec les principaux projets intervenant dans la zone et avec les organismes bancaires, permettant de placer l'excédent d'épargne et d'augmenter la capacité de prêts. Au terme de cette phase de projet, le réseau des caisses est autonome et géré par un personnel local compétent placé sous la responsabilité de représentants élus des sociétaires.

A.Une caisse centrale, 2 unions zonales et 16 caisses locales fonctionnelles; B.2439 sociétaires dont 1238 hommes, 978 femmes et 222 groupements; C.2273 mo CFA d'épargne dès le début du programme, un encours d'épargne en 2018 de 465 Mo CFA, 2866 prêts accordés pour 1744 Mo CFA; D.Les résultats financiers permettent son financement; E.Les formations permettent aux responsables de gérer le réseau.

A.Directement, les sociétaires: 7000 personnes, membres de groupements (5000 dont 4000 femmes) ou particuliers principalement paysans (1238 hommes et 978 femmes); B.Indirectement l'ensemble des familles des sociétaires, les hommes au village, les femmes, les jeunes et les migrants issus de la zone.

a.Le long terme pour la mise en place du programme avec une construction à partir de l'enseignement des premières expérimentations; b.L'alphabétisation et la formation comme préalable à l'action; c.La priorité donnée aux ressources locales, financières (le crédit uniquement avec l'épargne collectée) et humaines. La difficulté est dans la reconnaissance officielle voulant conserver son autonomie.

Le principal enseignement est la confirmation de ce qui sous-tend depuis toujours l'action des Jardins de Cocagne: il faut avancer non avec des plannings définis à l'avance mais en fonction de l'expérience accumulée en s'appuyant sur les ressources, en particulier humaines, locales et des partenaires de qualité et de confiance.

Le programme CLEC se poursuit maintenant de façon autonome. A priori il n'y aura plus d'appuis globaux de la part des Jardins de Cocagne, mais éventuellement des appuis ponctuels et de toute façon des contacts basés sur l'ancienneté du partenariat et sur la relation établie avec le temps.